L'indicible, 1994

  • Sans titre - 60 cm x 180 cm - Triptyque

  • Sans titre - 60 cm x 90 cm - Monotype

  • Sans titre - 120 cm x 90 cm - Monotype

  • Sans titre - 81 cm x 123 cm - Monotype

  • Sans titre - 120 cm x 90 cm - Monotype

  • Sans titre - 91 cm x 122 cm - Diptyque

  • Sans titre - 60 cm x 90 cm - Monotype

  • Sans titre - 91 cm x 122 cm - Diptyque

  • Sans titre - 195 cm x 99 cm - Triptyque

  • Sans titre - 60 cm x 270 cm - Triptyque

  • Sans titre - 60 cm x 270 cm - Triptyque

  • Sans titre - 60 cm x 175 cm - Diptyque

  • Sans titre - 60 cm x 41 cm - Monotype

Sources

Fonds photographique des anciens Abattoirs de la Villette, 20ème siècle, Paris
Maison des vétérinaires, Parc de la Villette, Paris

Index

Initiative personnelle de l'artiste sur le thème de la mise à mort d’animaux dans les abattoirs.

Série composée de 11 pièces photographiques :
Tirages Baryté - contrecollés sur aluminium - encadrements sans protection - bordure aluminium noir 0,08 cm - Edition de 5. Choï, Laboratoire Cyclope, Paris.
Installation : Ensemble composé d'images uniques, de diptyques et de triptyques et d'une suspension plafond.
5 pièces uniques : 99 cm x 65 cm - 81 cm x 123 cm - 60 cm x 90 cm - 120 cm x 90 cm - 60 cm x 90 cm + 1 Diptyque vertical 195 cm x 99 cm + 1 Diptyque horizontal 91 cm x 122 cm + 2 Triptyques horizontaux 185 cm x 91 cm - 60 cm x 270 cm + 2 Triptyques verticaux 195 cm x 99 cm - 271 cm x 64 cm. 
Textes d'auteur : Michel Surya, 1995 + Vacarme de l'Indicible, Louise Merzeau, 1995 + Tropismes photographiques. Indicible et Inimageable, Christine Buignet, 1996
Presse : Sur l'Indicible, Paul Ardenne, Art Press 214, 1996 +  La mémoire transfigurée, Armelle Canitrot, Pour Voir, 2000 
Catalogue : C’est arrivé demain, Michel Surya, Catalogue Conseil général de Seine-Saint-Denis,1995
Livre : Catherine Poncin, monographie, Paul Ardenne, Editions Filigranes, 2000

Présentation & Installation

Le fonds d’archives des anciens abattoirs de La Villette, situés depuis 1994 dans l’enceinte de la Maison des vétérinaires, m’a ouvert ses portes afin je puisse réaliser un projet photographique sur lequel je voulais absolument travailler : « La mise à mort des animaux destinés à la consommation ». Les tirages photographiques que je découvrais me permettaient de découvrir les halles emplies des va-et-vient d’hommes et d’animaux. Chacun des métiers liés à l’abattage, le dépeçage, le stockage y était représenté. Les outils et les gestes des hommes avaient été soigneusement enregistrés. Bien au-delà de cet aspect documentaire, mon regard se portait sur les animaux. Sous les invectives du personnel, ils déferlaient des wagons qui les transportaient jusque là. Leurs sabots se heurtaient aux pavés, on les pressait, les brutalisait. Puis le sanglage, l’abattage, les pistolets… le regard de l’animal vers l’objectif du photographe… Dès le franchissement des portes de l’abattoir, s’ils avaient été d’antan, affublés d’un surnom, ils le perdaient. Ils se fondaient alors en une catégorie : boeuf, génisse, veau, moutons, cochons, cheval… puis c’est en termes de morceaux qu’ils finissaient qualifiés. C’est à partir de ces fragments de corps mis en pièces que je recomposais leur identité, tentais de capter, de leurs regards, l’appréhension qui les habitait, leur conscience d’une imminente mise à mort. 

C’est au travers de leurs dépouilles que je tentais de capter par l’image, l’indicible…
  • Installation Hall du Conseil Général de Bobigny 93 

  • Installation Hall du Conseil Général de Bobigny 93 

  • Installation Hall du Conseil Général de Bobigny 93 

  • Sans titre - 120 x 90 cm - Monotype

L'Indicible de Catherine Poncin

Texte de Michel Surya « Même pas bons à penser le mort qu’on est » 
Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.

Deux séries ont précédé, et sans doute appelé, L’INDICIBLE : Polysémie Mémoria (1991) et Indices-Index (1994) ; toutes deux travaillaient déjà sur la mémoire. Non pas à dire quelle mémoire nous devrions avoir des morts aujourd’hui oubliés (ce qui ne serait que moral), mais laquelle nous pouvons avoir de ceux qui ne pouvaient pas prétendre atteindre à la mémoire. De ceux qui ont de tous temps été en deçà de la possibilité d’y prétendre.
Appelons ce travail, non sans en réserver provisoirement le sens, un travail de mémorialisation imaginaire. Imaginaire, parce que ces séries resituaient moins de la mémoire qu'elles n’en rêvaient ; parce qu’elles rendaient moins des morts à leur vie révolue, qu’elles ne prenaient prétexte des traces qu’ils avaient incidemment laissées pour rêver à leur place celles qu’ils n’avaient pas eues – et qu’il n’y aura que l’indistinction de leurs morts à leur avoir donné.
Etrange échange qui dit, comme par surcroît, les limites du travail de mémorialisation (d’une mémorialisation morale) qu’il n’y a plus de jour qu’on ne nous adjure d’entreprendre. D’une telle adjuration, il importe d’abord de dire qu’elle obéit à la peur. A la peur la plus grande. Une peur de la mort, bien sûr, mais, plus encore, une peur de l’anonymat auquel la mort nous a abandonnés depuis que l’abandon de Dieu (du rêve formé au moyen de son nom) a privé les morts du nom qu’ils portaient, par le même mouvement qu’elle les a privés de l’âme dans laquelle leurs noms survivaient vaguement. Rien n’en reste dorénavant. Ou rien ne reste dorénavant d’eux que ne contiennent tout entière les mémoires de ceux qui leur ont survécu. Autant dire, rien (les morts sont sans plus pouvoir survivre par eux-mêmes ). C’est ce que dit la mémorialisation (mais sans le dire toutefois, mais comme le fuyant) : il y a pire que la mort, il y a l’oubli. Ou, plus exactement, il n’y a que l’oubli à dire réellement ce qu’est la mort. Et c’est ce dont s’effraient les vivants, et c’est ce qu’ils essaient de fuir au moyen de la mémoire : l’oubli rend les morts anonymes.
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Sans titre - 60 cm x 270 cm - Triptyque

Expositions & Collections

Expositions 
2006 De l’image par l’image, Mois de la Photo, galerie Les filles du calvaire, Paris + 1998 Salon d’art contemporain ARCOS, Madrid, Espagne + 1997 Galerie Vrais Rêves, Lyon, France + 1996 galerie Les filles du calvaire, Paris + 1995 Conseil général de Seine-Saint-Denis, Bobigny, France.

Collections 
Fonds d’Art Contemporain, Conseil général de Seine-Saint-Denis, Bobigny, France + Particulières