Faux Semblant, 2016

  • Faux semblant - 45 cm x 61 cm x 15 cm - Quadriptyque

Source

Maison d'Art Bernard Antonioz de Nogent-sur-Marne. 
Collections et Archives de la bibliothèque Smith-Lesouëf 1913-1917.

Index

Pièce réalisée par l'artiste lors d'une carte blanche de la Maison d'Art Bernard Anthonioz de Nogent sur Marne, France.
 
Quadriptyque - Tirage translucide sur caisson lumineux mural - cadre métal noir - dos bois avec accroches - 45 cm x 61cm x 15 cm - tirage unique. 
Accrochage mural.

Présentation

En 1910 le projet de la construction d’un grand boulevard scindant en deux parties le parc de la propriété Smith-Champion de Nogent-sur-Marne (Maison d'Art Bernard Anthonioz) est le cœur d’une polémique qui va s’engager durant plusieurs années entre les propriétaires et l’Etat. Madeleine Smith, jeune femme habile et audacieuse, prend en charge le dossier de défense et part ‘en croisade’ avec la ferme intention de faire échouer ce projet qui met en péril l'harmonie du domaine. Lourdeurs administratives, correspondances, rendez-vous se succèdent sans résultat, quand lui apparait une idée géniale…

En 1721, le peintre Antoine Watteau décède à Nogent lors d'un séjour de quelques jours qu'il passe chez un ami. Ce laps de temps lui permet cependant, selon Madeleine, de réaliser dans cadre bucolique de sa propriété, un tableau sur la thématique des ‘Fêtes Galantes’. Elle développe ce subterfuge en créant de faux documents à l’appui de sa cause, persiste dans ses intentions afin que ce parc notoire soit préservé et classé. Elle obtient gain de cause lorsqu’en 1913, la commission des sites rejette définitivement le projet de boulevard. 

C'est à partir de deux sources iconographiques que Catherine Poncin compose 'Faux-semblant' : l'une est une photographie réalisée dans le parc et issue d'un album de la famille Smith-Champion découvert dans la bibliothèque ; l'autre est une reproduction d'œuvre du peintre Watteau. Ces leurres viennent enrichir les ‘preuves à l’appui’ de Madeleine. Ils se déclinent, se superposent, manipulent l’archive, l’histoire, se jouant du rapport ici instauré entre 'pièces à conviction' et légitimité de l'image.

Huile sur toile, Antoine Watteau, Fêtes Galantes, 1721

Texte de l'exposition "Sur le motif"

Gérard Alaux, Directeur de la Maison d'Art Bernard Anthonioz, 1996

À l’occasion des 10 ans de la Maison d’Art Bernard Anthonioz (MABA) à Nogent-sur-Marne, une exposition anniversaire inédite est présentée en 2016. Intitulée Sur le motif, elle propose de voir ou revoir les œuvres directement inspirées et réalisées à partir de son patrimoine (matériel ou immatériel), du souvenir de ses anciens habitants (ou de leurs fantômes), de ses histoires (réelles ou fictives), des livres de sa bibliothèque (encyclopédies ou romans de poche), de son parc... Des œuvres de Xavier Antin, Bastien Aubry & Dimitri Broquard, Jean-Marc Ballée, Anne-Lise Broyer, Mimosa Echard, Jason Glasser, Tamar Guimarães & Kasper Akhøj, Harmen Liemburg, Barbara Manzetti, Catherine Poncin, Natascha Sadr Haghighian, Madeleine Smith-Champion, Frédéric Teschner et Jessica Warboys mêlant graphisme, photographie, vidéo, texte, installation ou sculpture s’y croisent. Aux regards habituels portés sur la MABA, se superposent d’autres lectures, celles des artistes qui, au fil des années, ont créé un nouveau territoire en y faisant émerger des « méta-images ». Ces œuvres, conçues autour de cette mémoire particulière de la MABA, ont ainsi contribué à la restituer ailleurs, hors les murs, de Bâle à Rio en passant par Amsterdam, Copenhague, Los Angeles ou Zurich ; associant le patrimoine spécifique de la Maison à l’énergie d’une création artistique en mouvement.

Caisson lumineux in-situ, 1996

Exposition

2016 Sur le motif, Maison d’Art Bernard Anthonioz, Nogent-sur-Marne, France